mercredi 27 juillet 2011

Hyperutopie


L'utopie de tous les liens.

mardi 26 juillet 2011

Les liens virtuels


Les liens de la société numérique doivent s'incarner dans le réel pour exister. Les médias sociaux créent une illusion euphorique, mais aussi des désillusions. L'utopie technologique conduit à une utopie politique, par exemple celle des citoyens numériques et de la gouvernance numérique.
La société numérique portée au niveau d'une utopie heureuse ne vaut que ce que valent les utopies.

lundi 25 juillet 2011

dimanche 24 juillet 2011

De Confucius à Durkheim


Durkheim, l'un des immenses fondateurs de la sociologie, soulignait l'importance de la solidarité organique de nos sociétés. Il s'inquiétait des anomies, des fractures des brisures fatales.
Déjà Confucius, le moraliste, en avait fait son précepte fondamental.

samedi 23 juillet 2011

L'utopie démocratique


Marchande ou pas marchande, de classe moyenne ou de masse, la démocratie demeure une utopie dont nous sommes très éloignés, que ce soit aux Etats-Unis, qui prétendent donner l'exemple au monde entier, au Canada ou en Europe. Mais si c'est la moins pire des utopies, et si nous pouvons contrôler les excès du capitalisme - car étrangement démocratie et capitalisme semblent intimement mêlés et les dites "démocraties socialistes" furent tout sauf des démocraties -, il faut persévérer. Rien ne s'obtient sans effort, rien n'est durable automatiquement. Et la démocratie est une longue persévérance, une tâche parmi tant d'autres pour Sisyphe.
L'une des faiblesses paradoxales de la démocratie est non seulement sa faiblesse par rapport aux assauts de la dictature et de la corruption, mais aussi par rapport à ses embarrassements constitutionnels censés être des vertus. Nous observons que deux démocraties aussi différentes que celle des USA et celle de la France se heurtent à des bloquages constitutionnels ou sociaux internes difficiles à surmonter et qui les empêchent de s'adapter aux contraintes de la compétition mondiale et de construire des consensus sociaux de gouvernance.
Il est compréhensible pour tous que la démocratie soit un modèle utopique qui demeure inaccessible et qui ne règle pas d'un coup de baguettes magiques -mettons les au pluriel non pas pour imiter la table asiatique, mais parce que le défi est grand - les tensions, oppositions et contradictions d'une société.

vendredi 22 juillet 2011

Dans quelle société vivons-nous?


La déclinaison n'est pas limitée. L'arrangement entre nos liens mêle éventuellement toutes ces visions,y compris dans leurs contradictions.

mercredi 20 juillet 2011

Pharmacie Fischer à Sao Paolo


Établir les liens avec l'Autre. Performance Pharmacie Fischer à Sao Paolo, 1976.

mardi 19 juillet 2011

Pensée et idée




Une pensée et une idée identifiées par leurs codes-barres.
Peintures acryliques sur toile, 2000, exposées à la Pinacoteca de Concepcion, Chili, én 2006.

lundi 18 juillet 2011

dimanche 17 juillet 2011

Celui que nous rêvons d'être


Voilà le tampon ironiquement bureaucratique avec lequel j'authentifiais les cartes d'identité utopique que je remettais à ceux qui se présentaient à mon guichet. Cette performance, basée sur un entretien publique, que j'ai réalisée à l'époque dans divers pays, comparable à celle de la Pharmacie, invitait chacun à s'exprimer sur l'identité qu'il aurait rêvé avoir, et éventuellement les raisons personnelles, sociales qui l'en avaient empêché. De là, l'entretien se déplaçait le plus souvent sur la société elle-même, ses blocages, ses contraintes, ce que la société devrait être. Pourrait-on la changer, devrait-on la réinventer pour réaliser ses rêves, pour s'accomplir soi-même? Les utopies parlent de la réalité sociale, de façon critique, en imaginant des alternatives.

samedi 16 juillet 2011

Ordre, progrès et pauvreté


Ordre et progrès, le slogan d'Auguste Comte inscrit dévotement dans le préambule de la constitution brésilienne. Ici repris dans une signalétique imaginaire placée à l'entrée d'une favela de Sao Paolo. Ironie pour un pays dont la société a maintenu au long des générations un écart scandaleux entre une minorité extrêmement riche et une majorité immense et terriblement démunie. Le Brésil change. Parviendra-t-il à réduire progressivement (le mot garde tout son sens exigeant) cet écart? Nous le savons, il ne s'agit pas seulement de dénoncer le scandale de cette société; il s'agit de créer une classe moyenne majoritaire, condition du développement économique du Brésil.
Les excès de pauvreté tout autant que les abus du capitalisme sont des obstacles majeurs à l'émergence d'une éthique planétaire.

vendredi 15 juillet 2011

Le droit et la droite


Le droit est institué par la loi. Il varie selon les sociétés en droit et en pratique. Personne ne prétendrait exiger un droit universel, sauf en ce qui concerne les droits humains fondamentaux. Mais même ceux-ci varient dans leur application selon la diversité des cultures et des géographies. L'eau potable n'a pas la même composition minérale et biologique selon les lieux. Mais elle doit être potable selon les habitudes physiologiques de chaque population.
Le droit doit avoir autorité, la même sur tous. Les facultés de droit ont pourtant la mauvaise réputation d'être généralement "de droite". Y a-t-il un lien entre le droit et la droite?

Signalisation imaginaire à Sao Paolo dans le cadre de la Biennale de 1980. Dans quelle direction va la flèche du droit?

mercredi 13 juillet 2011

Paraiso,Realidad


Parler dans les rue de Sao Paolo en pleine dictature militaire, en utilisant les noms de quartiers de la ville et le code routier. Signalisation urbaine, dans le cadre de la Biennale de de Sao Paolo de 1980.

mardi 12 juillet 2011

Liberté et réalité


Nous ne parlions pas ici de métaphysique, ni de déterminisme, mais de la situation réelle des Brésiliens en 1980, sous la dictature militaire. Ces deux noms de quartiers de Sao Paolo, repris avec des directions opposées sur de grandes affiches urbaines, suivant le code routier en lettres blanches sur fond vert, constituaient une déclaration provocatrice selon l'art de la litote, que beaucoup d'artistes latino-américains ont utilisé dans ces années difficiles.

Biennale de Sao, Paolo, 1980.

lundi 11 juillet 2011

Parler dans la rue avec les Brésiliens


Pharmacie Fischer, Plaça da Republica, Sao Polo, 1976.

dimanche 10 juillet 2011

Liberdad, Consolacion


Défendre la liberté de pensée et d'expression, qui est encore si souvent bafouée dans le monde actuel.
Affichage urbain lors de la Biennale de Sao Paolo en 1980, en temps de dictature militaire.
Ce sont les noms de deux quartiers de Sao Paolo que nous avons repris selon le code routier, en lettres blanches sur fond vert.

samedi 9 juillet 2011

La Terre


Une planète fragile, qui semble incertaine.

vendredi 8 juillet 2011

La mort de l'homme



Nietzsche nous a annoncé la mort de Dieu. Bravo. Maintenant, les gourous américains les plus naïfs et (donc?) les plus connus nous annoncent à leur tour, au nom du transhumanisme ou du posthumanisme, un progrès considérable: la fin de l'homme, qui laissera la place au cyborg, "l'homme augmenté", si je peux l'appeler ainsi, grâce au numérique. Ray Kurzweil, l'artiste Stelarc, Max More et son Institut of Extropy, notamment, dérivent dans les brumes d'un imaginaire intégriste.
Francis Fukuyama, après avoir évoqué "la fin de l'histoire" naïvement lui aussi, fait marche arrière et amande honorable en critiquant ces gourous posthumanistes pour plaider en faveur de l'homme contre les manipulations biotechnologiques (La fin de l'homme).
Certes, l'idée de surhomme avancée par Nietzsche était-elle peu convaincante; mais elle était morale et non pas technologique, et en ce sens beaucoup plus intéressante et moins naïve. Elle libérait l'homme de l'aliénation religieuse. Elle ne le soumettait pas à l'aliénation d'un intégrisme numérique inhumain, comme ces autodidacte américains ou australiens d'aujourd'hui.

jeudi 7 juillet 2011

Le désir de solitude


On a le droit d'avoir envie de balancer tous ces liens dans lesquels on se sent entrelacé, prisonnier, pour se sentir seul, fusionné dans la nature, sans autre conscience que d'être la nature, comme une roche ou un arbre.

mercredi 6 juillet 2011

Gegenüber - en face


De l'autre côté, l'autre, l'étranger, celui qui est en face, le lieu, la personne avec lequel nous développons un lien d'étrangeté, par opposition avec celui qui est de notre territoire, de notre clan, de notre famille, de nos proches. Voilà tout ce qu'évoque cette signalisation imaginaire des habitants du petit village allemand de Winnekendonk où j'ai initié en 1982 cette intervention collective d'art sociologique dans un champ.
De l'autre côté de la clôture, dans le bois en bordure du champ où cette signalisation est plantée, que se passe-t-il d'étrange, de mystérieux, d'inconnu, d'autre, qui ne relève pas de notre identité familière. Nous voilà plongé dans la mythanalyse des frontières, dans les hostilités, les peurs - ou l'attraction de l'inconnu. Nous sommes en dehors du carré parental où nous nous sentons en sécurité, confrontés à l'ailleurs du monde, regardant la face d'une autre planète avec laquelle il nous faut construire des liens pour surmonter la peur, découvrir l'univers, élargir, enrichir notre conscience. Voilà la structure anthropologique qui nous oblige à construire l'hyperhumanisme.

mardi 5 juillet 2011

Art sociologique à Montréal




Intervention signalétique urbaine à Montréal en 1981: enquête sur l'identité imaginaire des Québécois, publiée dans L'oiseau-chat, édition La Presse, 1982.
Les liens à soi-même sont largement imaginaires.

lundi 4 juillet 2011

Zeit - le temps


Le temps de la nature apparaît d'abord cyclique. Les cultures anciennes l'interprétaient ainsi. Et il apparaît rapide lorsqu'on observe la croissance des plantes ou des êtres vivants en général. Il peut se précipiter et remodeler en quelques instants un paysage en cas de tremblement de terre, de tsunami, d'éruption volcanique. Il est lent quant à la dérive des continents, la fonte des glaciers ou l'érosion des montagnes. Il est donc divers. Le temps lent de l'évolution de notre espèce n'est pas perceptible à l'échelle des générations. Mais nous savons qu'il a été rapide en comparaison de l'évolution des autres espèces. Il a été accéléré par des modalités d'adaptation et de sélection naturelle, mais surtout par des divergences et des mutations physiologiques.
Face à l'exigence d'éthique planétaire, la volonté est nécessairement urgente, à l'échelle des scandales qui se succèdent et de la réaction immédiate qu'attendent légitimement ceux qui sont victimes de la violence.
Pour autant, face aux sceptiques qui ne croient pas au progrès moral de l'humanité et nous considèrent comme des ingénus, la réponse qui s'impose est celle de la lenteur du temps social qui est nécessaire pour ce progrès. A cette échelle, force est d'admettre le progrès global de la condition féminine dans une majorité de pays, la diminution de l'esclavage, voire sa disparition - même si l'esclavage a pris aujourd'hui d'autres formes d'exploitation qui demeurent encore aussi nombreuses que scandaleuses. Les cas de cannibalisme et de sacrifice humain sont devenus rares, même si d'autres abus se perpétuent. Au-delà des cas d'évidence du progrès qu'on se plait à citer, les famines continuent, les guerres aussi, les génocides aussi.
On trouvera toujours de brillants dialecticiens capables de démontrer que le progrès moral collectif est un leurre, au au contraire une évidence.
La réponse est du côté du temps lent, mais globalement encourageant de l'évolution humaine, qui nous permet d'espérer que d'ici quelques siècles, nous aurons encore nettement progressé.
Peut-on accélérer cette lenteur? A priori, je ne le crois pas. Encore que je le veuille. Il ne faut pas oublier que le progrès est avant tout une volonté en acte. Pas une observation avec un chronomètre. C'est ce que les sceptiques oublient. Ils oublient aussi de mettre l'épaule à la roue, ce qui les convaincrait aussitôt. Il faut la foi et la persévérance de Sisyphe.
Le temps de Sisyphe est lent, mais répétitif et inébranlable.

Signalisation imaginaire dans un champ de Winnekendonk, Allemagne, en 1982.

dimanche 3 juillet 2011

L'empire de la folie


Comment l'Allemagne de Kant, Hegel, Schiller, Novalis, Goethe, Max Weber a-t-elle pu se soumettre si facilement, voire ardemment à la dictature hitlérienne de la folie? Comment l'irrationnel peut-il s'imposer si violemment, publiquement, soudainement aux masses humaines et dévaster rageusement nos valeurs les plus sacrées? Comment la rationalité des génocides peut-elle prévaloir si puisamment et minutieusement sur des êtres qui paraissaient la veille en plein contrôle de leur humanité?
La puissance obscure de l'irrationnel demeure un mystère que Freud lui-même parvient mal à expliquer. Thanatos est un instinct qui remonte des profondeurs obscures de notre psyché, une sorte de primitivisme latent en nous.
C'est ce que les habitants du village allemand de Winnekendonk ont voulu rappeler en plaçant ces deux signalisations imaginaires dans le champ, dirigées vers le couvert de la forêt: fils de fer barbelés (Stacheldraht)du champ, si habituels, mais qui évoquent les terribles clôtures des camps de concentration du nazisme encore si récent (Konzentrationslager).

samedi 2 juillet 2011

La liberté


Nous ne parlerons pas ici de la liberté en termes de métaphysique en l'opposant au déterminisme comme Diderot dans "Jacques le fataliste". La liberté qui préoccupe le monde d'aujourd'hui, c'est celle que nous avons tous les jours, ou que nous n'avons pas, de penser, d'exprimer publiquement nos opinions, de nous déplacer, de voter, de contester. Cette liberté pratique est l'un des droits humains fondamentaux qui est nié et bafoué encore dans beaucoup de pays soumis à des dictatures, dans des situations de violence ethnique ou religieuse, comme dans plusieurs pays africains ou en Palestine, notamment dans la bande de Gaza. Elle est abolie aussi dans des sectes reconnues comme l'Eglise de scientologie, ou discrètes mais qui foisonnent malheureusement.
Cette liberté pratique, quotidienne, est une conquête en soi, pour laquelle chacun doit s'engager, et l'un des éléments d'instauration de l'éthique planétaire dont nous rêvons.
Dans des performances de la "Pharmacie Fischer", notamment lorsque je l'ai faite en Argentine et au Brésil soumis à la dictature dans les années 1970, j'ai souvent distribué des boîtes de pilules pour la liberté. Lors de la Biennale de Sao Paolo de 1980 où j'étais artiste invité spécial, je l'ai proclamée sur d'immenses affiches routières. La liberté est une valeur qui se déclare, qu'on se doit de rappeler dans les circonstances difficiles, qu'on se doit de pratiquer. Obsession et célébration de l'artiste philosophe.

vendredi 1 juillet 2011

Le numérique au service du développement


Que les riches se volent entre eux est scandaleux, mais demeure anecdotique. Que les riches volent les pauvres est un scandale beaucoup plus grave et plus répandu. Que les pauvres volent les riches est une conséquence sociologiquement inévitable de l'inégalité. Que les pauvres se volent entre eux est un grand malheur, lui aussi très généralisé. La pauvreté crée une logique de situation qui mène trop souvent à la criminalité, comme on le constate dans tous les pays pauvres.
Ceux qui fabriquent et vendent à des prix séduisants de faux médicaments aux malades dans les pays pauvres est un crime odieux. Une entreprise du Ghana, mPedigree, vient de créer un dispositif de codes barres Q.R. lisible avec un téléphone mobile permettant de vérifier immédiatement en ligne l'authenticité d'un médicament. Elle offre ainsi un remède très utile à cette contrefaçon. mPedigree a obtenu le prix 2011 de Netexplorateur, l'Observatoire mondial des innovations en technologies numériques. Et elle a obtenu l'appui des grands opérateurs de téléphonie mobile, tant la cause est juste et importante. Voilà donc encore une application du numérique qui nous aidera. Le numérique permet certes un grand développement de la cybercriminalité, qui s'en prend surtout aux mieux nantis. Le numérique permet certes aussi la vente en ligne sans contrôle de faux médicaments. Mais il peut aussi constituer un outil formidable d'aide au développement.