mercredi 1 juin 2011

art sociologique au Brésil


Le Brésil a choisi, lors de sa fondation, cette maxime du positiviste Auguste Comte, comme vision de son développement. "Ordre et progrès" figure en tête de sa constitution. Faire une plaque conforme aux codes visuels brésiliens de nom de ville (en lettres blanches sur fond vert bordé d'une ligne blanche), comme pour les grandes affiches urbaines de mon intervention d'art sociologique lors de mon invitation par la Biennale de Sao Paolo en 1980 et placer ce panneau signalétique à l'entrée de cette favela, c'était dire qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Le Brésil a vu se creuser un fossé immense entre les riches et les pauvres et la solidarité humaine n'y est guère prise en compte. La dictature militaire, en charge, apparemment, d'y faire respecter l'ordre pendant longtemps, a certes cédé la place à un gouvernement élu, mais les assassinats de militants défenseurs des droits des indigènes en Amazonie continuent à y être perpétrés, le plus souvent impunément.
L'hyperhumanisme semble demeurer un rêve éternellement inaccessible. Y a-t-il un Sisyphe brésilien pour persévérer malgré tant de défis sur la voie du progrès humain ? Certainement. Il y en a beaucoup, des militants anonymes, dans les favelas, dans les centres communautaires, dans les écoles de samba des quartiers pauvres, dans les centres éducatifs et de lutte contre le sida, dans les forêts amazoniennes. Ils défendent les droits de l'homme, luttent contre l'analphabétisme, pour la protection des enfants et des femmes, contre la violence du capitalisme. Leur action commence à se faire sentir.

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